A l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, des locataires se sont livrées sur leur parcours et leur quotidien. Voici leur portrait.
Je travaillais au Vietnam dans un grand groupe hôtelier jusqu’à la crise du Covid. Du jour au lendemain, les agriculteurs n’ont plus eu le droit de se rendre dans les centres-villes pour vendre leurs produits et le rationnement alimentaire a été instauré. J’étais à Saïgon, en centre-ville, et je me suis rendu compte que ça devenait urgent en termes d’approvisionnement alimentaire. Les personnes originaires du monde rural, installées depuis peu à Saïgon, n’ont pas pu retourner à la campagne et n’ont pas pu avoir cette autosuffisance alimentaire possible à la campagne. Avec le propriétaire de mon logement, nous avons commencé à planter des légumes dans des pots. Avec le climat là-bas, cela pousse très vite. Après le Covid, j’ai réfléchi à ma propre histoire familiale et celle de ma mère, qui vient de la paysannerie vietnamienne et a quitté son pays pour poursuivre ses études en France. J’ai décidé de me former afin de devenir exploitante agricole avec une spécialisation en maraîchage bio et dans le domaine des plantes aromatiques et médicinales. Il me manque aujourd’hui pour m’installer, ici en France, des terres, ou une ferme à reprendre, que j’aimerais trouver à proximité de la région parisienne. L’idée est de fournir l’accès local à des produits non locaux, asiatiques, pour faire du circuit court. Je travaille actuellement pour l’INRAE.
Dans le monde agricole, aujourd’hui une femme est considérée juste comme une cinquième roue du carrosse. Il y a beaucoup de problématiques quant aux testaments, au niveau du patrimoine, etc. : on va prendre en compte Monsieur, mais pas Madame. C’est ce que je voudrais voir évoluer.
La femme qui m’a le plus inspirée dans la vie, c’est ma mère. C’est elle, venant de la paysannerie, venant du rural, c’est elle qui m’a inspirée sur la science du vivant. C’est grâce à elle que j’ai trouvé un goût pour la nature. Et je voudrais vous faire part de ses attentes, à elle, en termes de droits : la protection des femmes, la protection familiale, notamment les possibilités d’accueil en cas de soucis familiaux. »