Portraits de femmes #1

Portraits de femmes #1

A l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, des locataires se sont livrées sur leur parcours et leur quotidien. Voici leur portrait.

Portraits de femmes #1
Portraits de femmes #1
Publié le 08/03/2024
Catégorie 8 mars 2024

journée internationale des droits des femmes

A l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, des locataires se sont livrées sur leur parcours et leur quotidien.  Voici leur portrait. 

Marie-Louise Kancel est représentante des locataires au Conseil d’Administration de Valdevy, et Présidente de l’Amicale des locataires de sa résidence, à Vitry-sur-Seine. Elle a fait, très tôt, du social et de l’accompagnement des gens son cheval de bataille.

 
portrait Marie-Louise Kancel

Marie-Louise Kancel – Crédit photo : Guillaume Murat

Ses nombreuses “casquettes” en témoignent, aussi bien son engagement au sein de la CNL depuis 2006, que pour Femmes solidaires et l’Amicale des locataires, depuis 24 ans, que son parcours professionnel d’assistante maternelle et d’aide à domicile.
J’ai toujours été en accompagnement des autres personnes, même à l’école auprès des camarades en difficulté. Je le fais sans considération d’origine ou de position politique ou sociale. Je tiens ça de ma mère.  Parfois, cela peut être au détriment de ma vie de famille, car c’est très prenant, il faut être à l’écoute. J’ai toujours fait le lien entre le bailleur, la mairie, les locataires. Ce qui est le plus difficile, ce sont les situations d’expulsion et de surendettement. Et les femmes dans ces situations, portent les choses. Parfois sans travailler. Elles ne sont pas toujours indépendantes financièrement. Parfois il n’y a pas d’entente dans les couples sur les revenus du foyer. Il est important de travailler. Mais souvent le choix est fait en raison de la garde des enfants, qui est très chère, de la position d’aidante des femmes. Ce qui peut les empêcher d’avoir un emploi et un salaire. L’accès emploi est compliqué quand les enfants sont en bas âge ou quand les parents sont malades. Le lieu de résidence peut aussi constituer une lourde discrimination professionnelle. La journée du 8 mars et la lutte pour les droits des femmes, pour leur amélioration est importante, car on se retrouve dans des parcours difficiles par le seul fait d’être une femme. C’est une complexité. C’est un vrai combat. A l’avenir, il faudrait travailler à un plus grand suivi des situations et aider à informer quant aux droits. Pour sortir de la précarité. Il faudrait une maison des femmes dans chaque ville. Ici à Vitry. Avec des professionnels du social. Mais il ne faut pas mettre une maison pour mettre une maison. Il faut assurer une véritable présence, un accès possible au quotidien. Et un espace dédié aux enfants, afin que les femmes puissent les y déposer et se consacrer à discuter, être informées. Beaucoup ne disent rien de leurs problèmes. Elles n’osent rien par manque d’informations et de structures accessibles. J’ai été beaucoup guidée dans mon engagement par ce qu’a fait ma mère. Elle était une grande militante et elle est mon modèle, même si elle ne m’a pas élevée. Une autre femme m’a beaucoup inspirée : Agnès Teysseron, qui était conseillère municipale à Vitry et très engagée pour la cause des femmes.”
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